"Après quoi, sachant que dès lors tout était achevé, pour que l’Ecriture soit accomplie jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif » ; il y avait là une cruche remplie de vinaigre, on fixa une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche d’hysope et on l’approcha de sa bouche. Dès qu’il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit." Jean 19,28-30
Notre vocation en
tant que disciples est d’annoncer le salut à un monde déjà sauvé par la Croix et
la Résurrection du Christ. C’est la confiance en ce message que les disciples doivent
s’efforcer de semer autour d’eux.
Il n’y a pas en
tant que telle une vocation à transformer la matière sinon à une transformation
majeure, essentielle et radicale de notre regard sur nous, sur le monde et sur
les autres. Se savoir sauvé par la foi en Christ ouvre les portes au Royaume de
Dieu car cela dispense des exigences imposées par un moi qui se sait chaque
jour en danger de mort. Comme à un enfant qui ferait un caprice pour se
rassurer sur l’amour de sa mère, le disciple est à même de dire à son moi, a
son « ego » : "calme-toi, tu es aimé, tu es aimé plus que tu ne
te l’imagines", et, tout en parlant à ce désir brûlant pour l’apaiser, ne pas céder
à son caprice.
Nous sommes sauvés
car nous avons confiance en Dieu et nous lui remettons entièrement notre vie,
comme des enfants. Cela veut dire aussi renoncer à imprimer notre marque
durablement dans un monde auquel nous n’appartenons plus. Abandonner les rêves
de gloire, certes, mais aussi l’ambition plus sournoise et plus tentatrice de
faire la différence.
La différence
principale, fondamentale, a déjà été faite par un Autre que nous et nous devons
seulement tenter d’y aligner nos cœurs comme lorsque les astres, s’alignant
dans le ciel, suscitent une éclipse.
Notre vie en tant
que disciple du Christ consiste à montrer à d’autres le bouleversement radical
de la Croix. Nous entrons dans les questions du monde comme un pèlerin, qui,
dans l’Eglise de la Nativité, passe précautionneusement le doigt sur une croix déjà
gravée sur une colonne, a l’entrée de l’étable ou Jésus est né. Ne pensons pas
par nos actions graver la Croix au cœur du monde. Notre mission est de la signaler
par des gestes doux, pleins de tendresse et de respect, a ceux qui pourraient
passer sans la voir.
Helena Vicario
Helena Vicario
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