mercredi 8 juillet 2015

Annoncer le Salut – réflexions suite à la visite de l’Eglise de la Nativité à Bethléem





 "Après quoi, sachant que dès lors tout était achevé, pour que l’Ecriture soit accomplie jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif » ; il y avait là une cruche remplie de vinaigre, on fixa une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche d’hysope et on l’approcha de sa bouche. Dès qu’il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit." Jean 19,28-30 
 






Notre vocation en tant que disciples est d’annoncer le salut à un monde déjà sauvé par la Croix et la Résurrection du Christ. C’est la confiance en ce message que les disciples doivent s’efforcer de semer autour d’eux.

Il n’y a pas en tant que telle une vocation à transformer la matière sinon à une transformation majeure, essentielle et radicale de notre regard sur nous, sur le monde et sur les autres. Se savoir sauvé par la foi en Christ ouvre les portes au Royaume de Dieu car cela dispense des exigences imposées par un moi qui se sait chaque jour en danger de mort. Comme à un enfant qui ferait un caprice pour se rassurer sur l’amour de sa mère, le disciple est à même de dire à son moi, a son « ego » : "calme-toi, tu es aimé, tu es aimé plus que tu ne te l’imagines", et, tout en parlant à ce désir brûlant pour l’apaiser, ne pas céder à son caprice.

Nous sommes sauvés car nous avons confiance en Dieu et nous lui remettons entièrement notre vie, comme des enfants. Cela veut dire aussi renoncer à imprimer notre marque durablement dans un monde auquel nous n’appartenons plus. Abandonner les rêves de gloire, certes, mais aussi l’ambition plus sournoise et plus tentatrice de faire la différence.

La différence principale, fondamentale, a déjà été faite par un Autre que nous et nous devons seulement tenter d’y aligner nos cœurs comme lorsque les astres, s’alignant dans le ciel, suscitent une éclipse.

Notre vie en tant que disciple du Christ consiste à montrer à d’autres le bouleversement radical de la Croix. Nous entrons dans les questions du monde comme un pèlerin, qui, dans l’Eglise de la Nativité, passe précautionneusement le doigt sur une croix déjà gravée sur une colonne, a l’entrée de l’étable ou Jésus est né. Ne pensons pas par nos actions graver la Croix au cœur du monde. Notre mission est de la signaler par des gestes doux, pleins de tendresse et de respect, a ceux qui pourraient passer sans la voir. 

Helena Vicario

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