vendredi 3 juillet 2015

Epouser une tradition sans en épouser les querelles...



Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l'édification mutuelle. Ro 14,19

Un des fondements de l’œcuménisme est, à mon sens, de reconnaître à celui, à celle qui se tient devant moi son identité de disciple de Christ à part entière. Celui, celle qui n’appartient pas à ma confession a autant de choses à me dire sur ma relation à Christ qu’une personne de ma même confession.

Peut-être serait-il bon dans ce sens d’élargir le concept d’édification mutuelle à l’ensemble des dénominations chrétiennes. Dans cette perspective, pour une protestante comme moi, cela signifierait se mettre à l’écoute de Dieu dans d’autres expressions de foi, s’émerveiller par exemple - et ce n’est qu’un exemple parmi une multitude d’autres - de la beauté liturgique orthodoxe, de la passion de l’unité catholique ou du zèle évangélique.

Se laisser rejoindre là où d’autres traditions ont mis l’accent, apporter chacun sa petite pierre a l’édifice de la glorification de Dieu et s’arrêter un instant pour entendre les pierres chanter d’une seule voix.

Il ne s’agit pas à mon avis dans l’œcuménisme de gommer les différences en cherchant un accord par le bas, en réduisant la richesse inextinguible de chaque confession. Il s’agirait plutôt de rester à l’écoute de tout ce que nos frères et nos sœurs ont à nous dire sur cette parcelle du Christ qui s’est éveillée en eux après L’avoir rencontré.  

Nous avançons tous à tâtons, qui pourrait dire – malgré une tradition deux fois millénaire - qu’il comprend tout de Celui qui reste pour chacun et chacune d’entre nous l’Insaisissable? Mais si, au milieu de ce chemin obscur où nous faisons route vers la lumière du Christ, nous pouvons trouver des mains ouvertes et amies, pourquoi nous en priver ?

Helena Vicario

1 commentaire:

  1. Merci Helena pour ce début d'une sorte de confession de foi d'engagement oecuménique. Je lis tes paroles comme une sorte de reprise en langage protestant de ce qu'en langage oecuménique catholique on appelle "l'échange des dons". Quel est le don, le talent que l'on pense avoir reçu de l'autre tradition?
    Plus loin encore, ton article me faisait aussi penser à l'importance de l'amitié, de la connaissance, de la rencontre dans les chantiers oecuméniques. D'un côté le cadre ou l'espace oecuménique nous font rencontrer des gens hors de nos propres circuits. Puis parceque l'amitié s'installe dans ces relations on veut aussi mieux comprendre, approfondir la connaissance spirituelle et intellectuelle de ce qui motive l'autre croyant. L'amitié, l'amour, sont de bons engins pour mettre en route la reflexion théologique oecuméniques.

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