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lundi 27 juillet 2015

"Qu'as-tu fait ? Ecoute, le sang de ton frère crie du sol vers moi !" (Gn 4,10)


            Journée… difficile et pesante… emprunte d'amertume et pourtant d'espérance. Ce qui se joue sur cette terre est une véritable tragédie humaine pour deux peuples, deux peuples qui se sont entretués depuis de trop nombreuses années. Saint Paul ne dit-il pas "l'accomplissement parfait de la Loi, c'est l'Amour" (Rm 13,10, lecture du milieu du jour d'aujourd'hui) ?

Nous sommes allés à Hébron, lieu des tombeaux des patriarches, ville en territoire palestinien, colonisé petit à petit par des colons israéliens, avec des rues fantômes. Colère, amertume, incompréhension face à un peuple qui a tant souffert et qui fait souffrir à nouveau ses frères. Un rabbin nous disait qu'ils s'appuyaient sur la promesse faite à Abraham en Gn 12,2 : "Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai". Le fait qu'au-dessus des tombeaux des patriarches se situent une mosquée et une synagogue certes séparées par un mur mais dans un seul bâtiment, n'est-il pas le signe que cette grande nation est plus large que beaucoup ne le pensent ?
Mausolée au-dessus du tombeau présumé d'Abraham visible de la mosquée et de la synagogue
La tente des nations (http://www.tentofnations.org/) nous a ensuite ouvert les bras : seul cas dans tous les territoires palestiniens où une famille possède les documents indiquant qu'ils sont propriétaires de leur terre depuis au moins 1916. Régulièrement, leurs plantations (ils vendent des fruits) ou leurs citernes (ils n'ont accès ni à l'eau courante, ni à l'électricité) ou toute nouvelle construction sont détruites, la route d'accès a été barrée par des gravats pour des raisons de sécurité. Les documents leur indiquant que leurs plantations d'arbres fruitiers ou leurs constructions vont être détruites ne leur sont pas remis en mains propres mais laissés sur une pierre près du lieu de destruction. On leur interdit systématiquement de planter ou de construire quoique ce soit et la loi prévoit que si, pendant trois ans, leur terrain n'est pas utilisé, il devient propriété du gouvernement. Ce qui m'a frappé est que, malgré les tensions et les cinq colonies environnantes, la paix règne dans ce lieu. Cette famille chrétienne continue à accueillir des jeunes pour leur donner le sens de la terre, de l'écologie, de l'amour et de l'espoir. Leur motivation est : "nous refusons d'être ennemis". Leur vision, qui n'est pas qu'un simple slogan mais qu'ils vivent profondément, repose sur les vertus théologales, dons de Dieu : une foi pratiquée ; un refus de la haine par l'amour des autres (tous) et de la terre ; un refus de devenir des victimes par une espérance qui n'est pas une simple attente mais le modelage de l'avenir par l'action en faveur de la paix. Tout cela pour la justice. Une magnifique leçon de courage, d'abandon et de persévérance !
La tente des nations : des personnes qui construisent des ponts
Le rabbin colon que nous avons rencontré et qui œuvre depuis un an et demi pour plus de dialogue, nous disait que pendant cinquante ans, il n'avait rencontré aucun Palestinien, que tout se passait comme s'ils n'existaient pas alors que de l'autre côté du mur où il habitait, vivaient des Palestiniens ! Ainsi, le chemin vers une plus grande unité des Chrétiens, passe aussi par ces lieux de rencontres : que ce soit des lieux de prières, mais aussi des lieux informels de vie et de partage. Nous ne pouvons passer toute notre vie en sachant que nos frères chrétiens vivent dans la même ville et ne pas les rencontrer en frères ! Lors du Jugement Dernier, je suis convaincu que le Seigneur qui a versé son sang pour nous, nous posera cette question (Gn 4,10, question posée à Caïn, faisant écho à la quête de Dieu cherchant Abel): "Qu'as-tu fait ? Ecoute, le sang de ton frère crie du sol vers moi", le sang versé mais aussi le cri de la souffrance, de l'ignorance et de la critique. Sommes-nous prêts à verser notre sang pour nos frères ? Je terminerai avec ces mots de Mère Teresa : "Gardons dans nos cœurs la joie de l'amour de Dieu et partageons cette joie de nous aimer les uns les autres comme Il aime chacun de nous."
Icône au monastère de Saint Gérasime du Jourdain près de Jéricho
                                                                                                                          Nicolas


dimanche 19 juillet 2015

A Césarée de Philippe...

... il est interdit de marcher sur l'eau!
Aucun écrit n'indique que Jésus entra à l'intérieur de ce sanctuaire. Cependant c'est dans les environs de la ville qu'a eu lieu la reconnaissance de Pierre envers Jésus comme Messie.
 (cf. Mt 16,13-20; Mc 8, 27-30)
Cédric de La Serre

jeudi 16 juillet 2015

Une terre sainte?



"Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi,laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande." Mt 5,23-24


Après les visites aux principaux lieux de prières chrétiens, y compris l’église du Saint Sépulcre et celle de la Nativité, j'ai pu mesurer a quel point la division des chrétiens constitue un scandale pour le monde. Entrer dans ces lieux qui commémorent pour nous la naissance, la vie et la mort de notre Seigneur, c'est entrer dans un espace marque par le conflit, la méfiance et les rivalités sans fin. C'est entrer dans un lieu ou les effets de la désobéissance au commandement du Christ de parvenir a l’unité parfaite (Jn 17,21) sont la fois visibles et douloureux.

Le mouvement œcuménique a certainement fait faire des progrès considérables et j'ai pu en bénéficier largement dans ma vie de foi. Comment aurais-je pu sans ce mouvement avoir ces échanges multiples et profonds avec des chrétiens appartenant à d'autres Églises ? 

Mais cela ne suffit pas. Dans un monde déchiré par la guerre et les conflits, dans un monde où la religion est perçue comme un obstacle à la paix, dans une terre largement imbibée de sang comme c'est le cas d’Israël, on attend un autre témoignage des chrétiens.

Le témoignage attendu est celui d’une religion, d'un rapport au monde, où la relation au frère, à la sœur, au visage qui fait irruption dans ma vie, est première. 

Nous le croyons, Dieu s'est fait pauvre et serviteur pour que nous ayons d'abord le souci des êtres humains, du service et de la communion, avant le souci du sacré.

Béni soit le lieu où cette vérité se déploie.

Helena Vicario

dimanche 12 juillet 2015

"Le disciple n'est pas au-dessus de son maître..." (Mt 10,24)



            Pour ce soir, je viens partager mes dernières expériences qui peuvent se résumer avec cette parole de Jésus lui-même, lorsqu'il annonce les persécutions auxquelles les disciples et l'Eglise auront à faire face : "Le disciple n'est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. Au disciple, il suffit d'être comme son maître et au serviteur d'être comme son seigneur." (Mt 10,24-25a). Pas de panique, je n'ai pas été lynché sur la place publique mais, sur cette Terre Sainte, le Seigneur m'a permis de vivre à une moindre mesure ce que lui-même a pu vivre. 
Entrée de l'église de la Nativité
         Je vais surtout parler de mon après-midi à Béthléem… Voulant prendre du temps pour prier dans l'église de la Nativité, près du lieu où la naissance de Jésus a été fixée, je me rends à pied dans cette ville où de nombreux musulmans sortaient des mosquées et essayaient de passer le checkpoint. De nombreux policiers étaient présents. J'arrive à l'église de Nativité qui était quasi vide, ce qui était assez surprenant. Toutes les conditions étaient favorables pour que je puisse prendre du temps pour prier. Je demande au moine orthodoxe présent si je pouvais rester un temps, ce à quoi il m'a répondu : "non", sans rien d'autre. "[Marie] accoucha de son premier-né, l'emmaillota et le déposa dans une mangeoire parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la salle d'hôtes" (Lc 2,7). Aujourd'hui, même si le lieu est vide, ce sont les pèlerins qui sont invités à passer rapidement et à trouver d'autres lieux pour prendre le temps de prier. Le Seigneur est bon car j'ai pu trouver une petite chapelle tout à fait calme…
              En guise de transition, une image de Jésus nouveau-né, Marie et Joseph ne pouvant aller se faire recenser à Jérusalem, bloqué par le mur de division entre Bethléem et Jérusalem.


            De retour, je voulais passer le checkpoint comme les Palestiniens le font chaque jour. Qu'est-ce qu'un checkpoint ? Bethléem est une ville peuplée par des palestiniens, en majorité musulmans. Pour rejoindre Jérusalem, territoire israélien, ils doivent passer par des points de contrôles à la fois pour voir s'ils ont les permissions nécessaires pour passer le mur (double contrôle) et contrôler le contenu de leurs sacs, tout cela pour des raisons de sécurité. Nous étions une soixantaine à passer le checkpoint 300 tassés pour essayer de passer le premier portique où une jeune soldate (18 ans) prenait le temps pour contrôler les documents. Les esprits s'échauffaient : des enfants pleuraient, des femmes criaient, des hommes étaient à deux doigts de se battre. Pour essayer de calmer les esprits, la jeune femme bloquait le portique dès que des cris se faisaient entendre, c'est-à-dire toutes les trente secondes. Je retiendrai le regard de ces hommes, ces femmes, ces enfants, à la fois agacé et résolu de passer ce checkpoint, à la fois surpris de voir un étranger passer avec eux (par curiosité… ont-ils pu penser…) et bienveillant. Je me suis en effet retrouvé rapidement devant tout le monde, me laissant passer petit à petit très discrètement. Le nombre de personnes refoulées était important et le deuxième contrôle voyait à nouveau des personnes refusées de passer. "En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits, qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." (Mt 25,40)

Lorsqu'on est en séjour ou en pèlerinage en Terre Sainte, on cherche à voir les lieux où Jésus est passé pour appréhender d'une manière différente notre lecture des évangiles et de la Bible en général. Pouvoir vivre un peu ce que lui a vécu (naissance et rejet par ses frères) est une expérience inattendue mais riche. Merci Seigneur pour tout ce que tu nous permets de vivre et qui renforce notre foi, notre sens du prochain et de l'amour de tous.
Pour terminer, voici une photo de Notre-Dame qui fait tomber les murs, icône peinte sur le mur entre Bethléem et Jérusalem, non loin du checkpoint 300, en face du monastère de l'Emmanuel. Sur cette icône, Marie pleure de voir ses enfants se diviser. Vierge Marie, viens abattre les murs de nos cœurs pour bâtir ensemble la paix et l'unité.
                                                                        
          Je termine avec cette petite phrase de Mgr Lustiger, dans le jardin qui lui est dédié au monastère d'Abu-Gosh où nous étions ce matin. La Terre Sainte compte sur nos prières. 





                                                                                                                                Nicolas

Quelle unité?

Le séjour que nous effectuons à Jérusalem n'est possible que grâce à l'association pour l'unité des chrétiens, parce c'est un séjour marqué par une forte dimension œcuménique et que l'association cherche justement à promouvoir des liens, des rapprochements, bref l'unité, entre les confessions chrétiennes. C'est cela qui m'a séduit dans le projet, et m'a poussé à me porter candidat : parce que je prend au sérieux tout l'enseignement du Christ. Je ne peux ainsi pas ignorer ce qui constitue une partie de son 'testament', dans l'évangile selon St Jean, son dernier grand discours, dans lequel il conclue par une prière : « Père saint, garde-les en ton nom que tu m'as donné, pour qu'ils soient un comme nous sommes un » (Jn 17, 11). Cette volonté du Christ, volonté que je vois déchirée par l'existence d'une multitude de confessions et dénominations chrétiennes, me pousse à chercher moi aussi à participer au rétablissement de cette unité.

J'ai eu du mal à trouver une image pour illustrer mon propos. En fouillant sur Google, c'est finalement celle-ci que j'ai retenue. D'une part parce qu'elle vient d'un site Protestant (en l’occurrence celui de l'Eglise protestante unie) et qu'en affirmant m'y retrouver je pose un acte d'œcuménisme, mais aussi parce que ce dessin montre bien que l'Esprit-Saint est libre et souffle où il veut; aucune confession ne peut prétendre le retenir ou le posséder seule. La seule limite que je vois à ce dessin est qu'il ne montre pas que la barque est celle de Pierre ;-)
Les dix premiers jours du séjour, les rencontres et quelques lectures m'ont interpellés sur la forme d'unité que l'on recherche : qu'est-ce qu'être « un comme nous sommes un » ? J'ai l'impression, certes un peu floue, que la définition de l'unité n'est pas la même dans chaque dénomination. Autrement dit, que le but poursuivi par le dialogue œcuménique ne vise pas à la même fin selon que l'on est catholique ou protestant. Ce serait pour le moins gênant : parle-t'on toujours de la même chose quand on dialogue ? N'y a t'il pas un malentendu de fond ? Vise-t'on la même fin ?


En particulier, il me semble que l'une des difficultés est plus d'ordre psychologique (ou bien sémantique) que théologique : Naturellement, intuitivement, on cherche à établir ad-extra une forme d'unité similaire à ce que l'on vit ad-intra. C'est-à-dire que selon le mode d'exercice de l'unité que l'on vit dans sa confession, on imagine a-priori que l'unité de toutes les confessions se construira par une forme d'extrapolation. Or, en fait, rien ne dit cela : Si le Christ nous appelle à l'unité – une unité vraie, réelle, profonde, 'parfaite' -, il ne nous dit pas quelle forme celle-ci doit prendre et rien n'oblige à ce qu'elle soit univoque et monochrome. Mais alors, quelle est-elle cette unité ?

Cédric de La Serre

mercredi 8 juillet 2015

Balagan ou œcuménisme oriental ?


Le Seigneur est grand ! Les circonstances ont fait que j'ai pu rencontrer ce matin un moine franciscain qui habite la Terre Sainte depuis 23 ans et qui a des responsabilités au sein du Saint Sépulcre, ce qui m'a permis de préciser et d'inculturer mes pensées d'hier qui m'ont paru dures après coup (Au pied du mur… une histoire d'échelle du 7 juillet).

Le Saint Sépulcre n'est pas un lieu de balagan (bazar, chaos en hébreu) mais un véritable lieu où l'œcuménisme est vécu depuis plus de 450 ans. Je m'explique… En tant que Chrétien occidental, je vois avec mes yeux d'occidental pour qui, tout doit être organisé, régulé et pourtant, dans un contexte oriental, la répartition des tâches et des lieux au Saint Sépulcre ainsi que les différents offices ayant lieu en même temps ne sont pas un statu quo ou un pis aller mais permettent véritablement d'avoir un lieu où des chrétiens de traditions très diverses prient en permanence. Ceci n'est pas une relecture ou une tentative de justification mais cela a bel et bien été voulu même si cela donne, pour mes yeux d'Occidental, l'impression d'un bazar monumental.
Il semble, en effet, que, le dimanche matin, les messes se chevauchent et qu'il y a un concours de qui va déranger le plus l'autre. Eh bien, non ! Tout est minutieusement organisé pour éviter de gêner les autres et pour permettre à tous les pèlerins de prier dans leurs propres langues et traditions. Telle messe commence lorsque telle autre est presque finie avec un parfait accord entre les deux, non pas dans un sens de moindre mal mais véritablement dans une volonté d'avoir une prière continue. Les cloches de telle messe catholique sonnent lorsque telle autre tradition commence à chanter le magnificat. Les franciscains ont décalé certains offices de nuit pour pouvoir prier simultanément avec nos frères coptes, chacun dans sa propre manière de faire mais pour louer le Seigneur simultanément. J'ai pu vérifier cela par moi-même cet après-midi au moment des vêpres à 14h : deux moines de traditions différentes (copte et syriaque) viennent encenser le Saint Sépulcre simultanément mais chacun leur tour, dans un ballet nous faisant entrer dans le mystère de la Résurrection et d'une unité dans la diversité et non dans l'uniformité. Certes, ils prient chacun dans leur propre tradition mais vénèrent de la même façon le Saint Sépulcre simultanément. Et si l'œcuménisme était aimer l'autre dans ses vérités non pas avec ou malgré ses différences mais arriver à articuler nos différentes traditions pour, chacun à notre manière, adorer Dieu et mettre le Christ au centre de tout. Ce qui facilité cela au Saint Sépulcre est que les différentes traditions ont une même foi et les mêmes sacrements ainsi que le fait d'être dans une culture orientale. Les Apôtres avaient d'ailleurs chacun leurs propres manières de faire et n'étaient pas uniformes malgré leurs années communes passées auprès du Christ.

           
La semaine de prière pour l'unité des Chrétiens est un excellent effort mais il me semble que trop souvent, nous nous contentons de cela et pourtant, ce n'est qu'un minimum. Et si nous essayions d'être plus ambitieux?
                                                                                                                      Nicolas

"Mais non j'ai une bosse, je suis un dormadaire!"

Petite note d'humour pour continuer avec les références cinématographique ;)... 



Lundi nous avons visité le mont des Oliviers et je me suis éclipsée quelques instant pour trouver les commodités situé à côté d'une statue de Dromadaire très bien imité... 

En rejoignant le groupe, je me suis rendu compte que la statue était en fait un vrai dromadaire quand celui ci a tourné la tête vers moi et m'a fait sauté d'un mètre en arrière...

Je n'en avais jamais vu un d'aussi prêt ^^ Il parait qu'ils donnent l'air de sourire tout le temps, ce que je confirme ;) 


Karine.

La pierre roulée


« Lorsque le sabbat fut passé, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates pour venir l'embaumer. Le premier jour de la semaine, elles viennent au tombeau de bon matin, au lever du soleil. Elles disaient entre elles : Qui roulera pour nous la pierre de l'entrée du tombeau ? Levant les yeux, elles voient que la pierre, qui était très grande a été roulée. En entrant dans le tombeau, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche ; elles furent effrayées. » Marc 16,1-5




Nous avons visité le Saint Sépulcre a deux reprises depuis notre arrivée, une fois entre français et une fois avec une guide et le groupe de Tantur. J'ai trouvé intéressant de le faire deux fois car cela a permis d'être plus concentré sur ce qui était dit mais aussi de noter des petits détails que je n'avais pas remarqué la première fois. Pour expliquer brièvement ; en rentrant dans l'église on fait face à une pierre où Jésus a été déposé avant d'être mis au tombeau une fois descendu de la croix. Cette pierre est considéré comme Sainte et des gens s'y agenouillent, pose une main, le front ou encore des objets pour les charger de la sainteté de Dieu. Au dessus de cette pierre se trouve une lanterne pour chaque communauté chrétienne qui prend part dans ce lieu. Sur la droite se trouve un escalier qui monte au mont Golgotha où Jésus a été crucifié. Il y a le tombeau de Jésus sur la partie gauche ; l'entrée est ornée de décoration, d'icônes et autres bijoux. Sur le côté de l'entrée du tombeau, une bougie avec la flemme pascale qui est envoyée par Dieu lui même dans cette église et qui ne s’éteint jamais (si j'ai bien compris). Le tombeau est aujourd'hui soutenue par des poulies en fer car il s'abîme avec le temps mais on ne peut pas le réparer ou changer les pierres qui s'affaissent car le lieux est considéré comme saint. Le tombeau de Jésus ne ressemble plus à rien de ce qu'il a du être et il est difficile d'imaginer ce que ça a pu être. Je déplore un peu cette frénésie de vouloir mettre une église ou enrober de dorure et de transformer entièrement le lieu qui n'a alors plus aucun rapport avec l'original. Comme si la simplicité et l'authenticité ne pouvait exister qu'au travers d'une transformation complète.

Derrière ce fameux tombeau, on peut accéder à une autre chapelle vide à l'exception d'un autel au milieu qui est transformé chaque dimanche pour célébrer la messe orthodoxe d'une communauté voisine n'étant pas dans l'église déjà. Sur le côté la guide nous a expliqué qu'il y a une grotte semblable à celle où Jésus fut déposé après qu'on l'ai descendu de la croix. C'est ce qui m'a le plus marqué. L'entrée est exiguë avec une première partie qui fait office de couloir puis au fond un autre endroit avec une sorte de pierre où le corps du défunt était posé. Tout est bien évidemment taillé dans la pierre et cela ressemble pour le coup à un vrai tombeau ! En réalité, il ne manque plus que la pierre roulé sur le côté pour penser qu'il s'agit du tombeau de Jésus.
Que cette pierre devant le tombeau a dû être lourde et dure à rouler ! Voilà ma pensée alors... Je comprends le questionnement des femmes se rendant au tombeau. Comment est ce possible de rouler cette pierre afin d'accéder à l'intérieur ? Il fallait bien que Dieu soit Dieu pour que ce soit possible pour que cette pierre soit déjà roulé à leur arrivées dans la version de Marc de Luc et de Jean, où que la terre se mette à trembler pour ouvrir le tombeau dans Matthieu... Oui devant ce tombeau vide qui n'était même pas celui de Jésus, j'ai pu ressentir le sentiment de ces femmes d'alors. J'ai senti à quel point j'étais toute petite face à l'immensité de Dieu. Je me suis sentie toute petite et Dieu si grand et si puissant qu'il m'était presque difficile de rester dans cette chapelle. Il a roulé la pierre pour montrer à tous ce que Pilate craignait... que Jésus était vraiment le fils de Dieu. Peut-être avais je aussi besoin de cette pierre manquante devant ce tombeau vide pour réaliser toute l'importance de ce qu'être ici faisait résonner en moi.
Karine.

Un peu d'étymologie

 Eglise de la nativité - Bethléem

Saviez vous qu'en hébreu le mot étable veut aussi dire cave? A l'époque pour éviter le froid et que l'on se fasse piller ses bêtes, on les faisaient descendre dans des sortes de grottes. Le gardien plaçait le bétail au fond; lui et sa famille vivaient devant pour récupérer la chaleur et protéger les bêtes.
Quand on parle de l'étable de Bethléem, il s'agit donc plus certainement d'une grotte que d'une bâtisse en bois comme on l'imagine aujourd'hui en occident. Intéressant non?

Karine.

mardi 7 juillet 2015

Jusqu'aux extrémités de la Terre...



Un séjour en Terre Sainte, même si nous ne nous en rendons pas compte immédiatement, renouvelle profondément notre lecture de la Bible. La Parole que nous entendons retentit alors dans des lieux, des espaces qui ne dépendent plus de notre imagination mais cette Parole résonne de manière différente dans un lieu concret et dans notre chair. Je vais essayer de donner un exemple.
Hier, nous étions sur le Mont des Oliviers. Au sommet, se situe la chapelle de l'Ascension (Ac 1), où se situe maintenant une mosquée mais où la chapelle reste accessible moyennant quelques shekels. Rien de très exceptionnel dans cette chapelle si ce n'est le calme, calme régnant sur tout le Mont des Oliviers, ce qui peut expliquer pourquoi Jésus aimait y venir, loin du tumulte de Jérusalem. Ce qui m'a frappé est qu'elle se situe au sommet du Mont et que, faisant abstraction des bâtiments existant aujourd'hui, on voit véritablement tous les alentours. Les apôtres ont vu les territoires où Jésus leur demandait d'être témoin : "à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre" (Ac 1,8). Quel vertige ! 


Juste à côté se trouve l'église du Pater noster, où nous pouvons lire dans de très nombreuses langues cette magnifique prière que Jésus nous a laissée, signe que l'œuvre des apôtres et de nos églises a atteint les extrémités de la terre et qu'elle est bel et bien une œuvre de Dieu (Ac 5,34-39) :
"Un homme se leva dans le Sanhédrin: c’était un Pharisien du nom de Gamaliel, un docteur de la Loi estimé de tout le peuple. Il ordonna de faire sortir un instant les prévenus, puis il déclara: "Israélites, prenez bien garde à ce que vous allez faire dans le cas de ces gens. Ces derniers temps, on a vu surgir Theudas: il prétendait être quelqu’un et avait rallié environ quatre cents hommes; lui-même a été tué, tous ceux qui l’avaient suivi se sont débandés, et il n’en est rien resté. On a vu surgir ensuite Judas le Galiléen, à l’époque du recensement: il avait soulevé du monde à sa suite; lui aussi a péri, et tous ceux qui l’avaient suivi se sont dispersés. Alors, je vous le dis, ne vous occupez donc plus de ces gens et laissez-les aller! Si c’est des hommes en effet que vient leur résolution ou leur entreprise, elle disparaîtra d’elle-même ; si c’est de Dieu, vous ne pourrez pas les faire disparaître. N’allez pas risquer de vous trouver en guerre avec Dieu!"

Cette expérience m'a profondément marqué. Et moi, suis-je témoin des merveilles que le Christ fait dans ma vie aux périphéries (cf. le pape François) ? Oh, sans aller bien loin, dans ma familles ? Mes amis proches qui ne croient pas ? Le Christ a promis l'Esprit Saint à ses apôtres, je l'ai reçu en abondance… Est-ce que je me laisse guider suffisamment par lui ou plutôt est-ce que je sais être à son écoute ou est-ce que je n'entend que ce qui m'arrange et qui me rassure ?
                                                                                              Nicolas