mercredi 8 juillet 2015

La pierre roulée


« Lorsque le sabbat fut passé, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates pour venir l'embaumer. Le premier jour de la semaine, elles viennent au tombeau de bon matin, au lever du soleil. Elles disaient entre elles : Qui roulera pour nous la pierre de l'entrée du tombeau ? Levant les yeux, elles voient que la pierre, qui était très grande a été roulée. En entrant dans le tombeau, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche ; elles furent effrayées. » Marc 16,1-5




Nous avons visité le Saint Sépulcre a deux reprises depuis notre arrivée, une fois entre français et une fois avec une guide et le groupe de Tantur. J'ai trouvé intéressant de le faire deux fois car cela a permis d'être plus concentré sur ce qui était dit mais aussi de noter des petits détails que je n'avais pas remarqué la première fois. Pour expliquer brièvement ; en rentrant dans l'église on fait face à une pierre où Jésus a été déposé avant d'être mis au tombeau une fois descendu de la croix. Cette pierre est considéré comme Sainte et des gens s'y agenouillent, pose une main, le front ou encore des objets pour les charger de la sainteté de Dieu. Au dessus de cette pierre se trouve une lanterne pour chaque communauté chrétienne qui prend part dans ce lieu. Sur la droite se trouve un escalier qui monte au mont Golgotha où Jésus a été crucifié. Il y a le tombeau de Jésus sur la partie gauche ; l'entrée est ornée de décoration, d'icônes et autres bijoux. Sur le côté de l'entrée du tombeau, une bougie avec la flemme pascale qui est envoyée par Dieu lui même dans cette église et qui ne s’éteint jamais (si j'ai bien compris). Le tombeau est aujourd'hui soutenue par des poulies en fer car il s'abîme avec le temps mais on ne peut pas le réparer ou changer les pierres qui s'affaissent car le lieux est considéré comme saint. Le tombeau de Jésus ne ressemble plus à rien de ce qu'il a du être et il est difficile d'imaginer ce que ça a pu être. Je déplore un peu cette frénésie de vouloir mettre une église ou enrober de dorure et de transformer entièrement le lieu qui n'a alors plus aucun rapport avec l'original. Comme si la simplicité et l'authenticité ne pouvait exister qu'au travers d'une transformation complète.

Derrière ce fameux tombeau, on peut accéder à une autre chapelle vide à l'exception d'un autel au milieu qui est transformé chaque dimanche pour célébrer la messe orthodoxe d'une communauté voisine n'étant pas dans l'église déjà. Sur le côté la guide nous a expliqué qu'il y a une grotte semblable à celle où Jésus fut déposé après qu'on l'ai descendu de la croix. C'est ce qui m'a le plus marqué. L'entrée est exiguë avec une première partie qui fait office de couloir puis au fond un autre endroit avec une sorte de pierre où le corps du défunt était posé. Tout est bien évidemment taillé dans la pierre et cela ressemble pour le coup à un vrai tombeau ! En réalité, il ne manque plus que la pierre roulé sur le côté pour penser qu'il s'agit du tombeau de Jésus.
Que cette pierre devant le tombeau a dû être lourde et dure à rouler ! Voilà ma pensée alors... Je comprends le questionnement des femmes se rendant au tombeau. Comment est ce possible de rouler cette pierre afin d'accéder à l'intérieur ? Il fallait bien que Dieu soit Dieu pour que ce soit possible pour que cette pierre soit déjà roulé à leur arrivées dans la version de Marc de Luc et de Jean, où que la terre se mette à trembler pour ouvrir le tombeau dans Matthieu... Oui devant ce tombeau vide qui n'était même pas celui de Jésus, j'ai pu ressentir le sentiment de ces femmes d'alors. J'ai senti à quel point j'étais toute petite face à l'immensité de Dieu. Je me suis sentie toute petite et Dieu si grand et si puissant qu'il m'était presque difficile de rester dans cette chapelle. Il a roulé la pierre pour montrer à tous ce que Pilate craignait... que Jésus était vraiment le fils de Dieu. Peut-être avais je aussi besoin de cette pierre manquante devant ce tombeau vide pour réaliser toute l'importance de ce qu'être ici faisait résonner en moi.
Karine.

1 commentaire:

  1. En lisant vos différents articles sur les visites en particulier du Saint sépulcre, je me suis rendu compte que même la façon dont on m'a enseigné au catéchisme concernant la terre sainte était très "confessionnelle". Quand des personnes revenaient d'une visite en Terre Sainte on avait droit aux diapos commentés. On nous montrait des photos de la Grande Église, mais ces visiteurs protestants et anglicans de ma paroisse de jeunesse la trouvaient trop chargée pour leur ressourcement spirituel recherché en Terre Sainte. On nous parlait avec bien plus d'entrain de la "Garden Tomb" cet endroit pas trop loin de l'école biblique des dominicains, en dehors des murs de la cité. Faut-il dire qu'il était "découvert" ou plutôt "inventé" au 19eme siècle quand plus de pèlerins protestants commençaient à venir à Jérusalem. Je suis allée au Garden Tomb lors de mon passage à Tantur ( à vrai dire je le trouvais un peu artificiel. Mais je me rends compte que même la topographie de Jérusalem que nous apprenons est confessionnelle. Est-ce que l'expérience de Tantur redonne une géographie plus œcuménique de la Terre Sainte?

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