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mardi 7 juillet 2015

"Rabbi Jacob, il va danser"


Aujourd'hui nous avons eu une magnifique visite des quartiers chrétien puis juif de la vieille ville de Jérusalem, par une guide tout à fait passionnante. Je laisse aux autres mousquetaires l'analyse de ce qu'ils ont vécu et vous propose seulement une joyeuse petite vidéo du dernier moment de notre visite au mur occidental du temple. 
Cédric de La Serre

samedi 4 juillet 2015

Se déplacer pour rencontrer



Il y a au quotidien des petites choses qui nous font sourire, lever les yeux au ciel ou qui nous agace... C'est la même chose ici comme en France. Ce soir j'ai eu envie de vous parler de ces personnes que l'on a croisé et qui sans aucun échange ont embelli ma journée, l'instant ou l'endroit où l'on se trouvait. 


Une des chose qui me frappe le plus ici, c'est cette diversité et cette cohabitation qui semble presque "idéale", j'entends par là qu'il est difficile de prime abord de distinguer un juif (à mois qu'il soit orthodoxe), d'un musulman, d'un chrétien. Je suis marquée par les attentions que les gens ont pu avoir à notre égard comme cette femme regardant passer notre bus dans Jérusalem et nous a fait un signe de la main ou encore ce musulman qui m'a tendu une crêpe palestinienne en me souhaitant la bienvenue. Aussi, cette petite fille au moment de la bénédiction avant le repas a assemblé ses mains en prière et s'est concentré de tout son petit corps pour ce moment qui lui semblait si important. 


C'est une réflexion que je me fais souvent. Bien souvent nous sommes tourné sur nous même et nous ne prenons pas le temps de découvrir les gens qui sont autour de nous. Nous ne pensons pas à nous attarder sur les personnes que nous croisons, nous les regardons à peine et nous les oublions aussi vite... Alors qu'au fond, il ne faut pas forcément rentrer dans une longue conversation avec eux pour les rencontrer. 

Finalement c'est ce qui me marque le plus ici, me déplacer pour rencontrer de nouvelles personnes, de nouveaux visages et être déplacée encore un peu plus pour commencer à voir le monde différemment. N'est ce pas ce que Jésus a fait lui-même lorsqu'il traversait tout le pays pour proclamer que le Royaume s'était approché? Il a lui même opéré ce déplacement et rencontré des gens, il s'est attardé sur ceux que l'on ne regarde plus et les a aimé. 

J'ai été très peu marquée par les lieux que l'on a visité, je trouve ça important et beau de pouvoir venir là où Jésus est né, là où les anges sont apparus etc mais au fond ce qu'il me semble encore plus important ici, c'est de comprendre à quel point Jésus ne se réduit pas à un lieu dans un temps donné. Mais plutôt de comprendre comment ce qu'il a fait ici il y a longtemps peut me rejoindre aujourd'hui et comment en essayant d'agir comme lui, je rends témoignage à mon tour du royaume qui s'est approché.

Karine.

vendredi 3 juillet 2015

Épouser une tradition sans en épouser les querelles...,2: une réponse à Héléna

Héléna, tu me coupes l'herbe sous le pied : j'aurais pu écrire ton article, ou le signer des deux mains tant je m'y retrouve bien !
Aussi, plutôt que de répéter ce que tu dis, voudrais-je aller un peu plus loin sur deux points.
  • Je pense comme toi que le premier pas dans l’œcuménisme est de réussir à voir chez la personne d'une autre confession quelqu'un qui cherche le Christ avec autant de bonne volonté et d'entrain que soi. C'est facile sur le papier, mais un vrai chemin de crête dans une situation concrète. En effet, il faut tenir ensemble une suspension du jugement et une objectivation du regard qui permettent de voir la réalité de la vie et du cheminement spirituel du frère séparé, et en même temps il ne faut pas tomber dans une sorte de naïveté ou de relativisme qui donneraient à penser soit que tout est beau, tout est merveilleux, tout est pareil chez tout le monde, soit que les différences ne sont qu'apparentes et que l'on peut finalement bien en faire fi.
  • Un autre enjeu de l’œcuménisme, il me semble, est la nécessité de connaître vraiment les confessions séparées. Souvent (chez les catholiques en tout cas), mis à part dans les milieux explicitement militants de la cause, c'est une méconnaissance et une bienveillante indifférence qui prédominent.
    On peut se dire – et au regard de l'histoire, c'est déjà pas mal - que c'est un premier pas, un progrès par rapport au mépris ou à la haine. Mais pour autant, cela ne va pas loin et cela n'engage pas; c'est une attitude un peu tiède (et l'on sait ce que le Seigneur en fait...). Or, pour aimer réellement son frère, il faut le connaître et il faut se mouiller. Ce n'est évidement pas approuver tout ce qu'il fait et pense, mais c'est avoir fait l'effort intellectuel et spirituel d'entrer dans l'intelligence de sa foi en prenant le temps de l'interroger en profondeur sur ce qu'il vit, et en se confrontant franchement aux grands auteurs de sa pensée et de sa spiritualité. C'est prendre le risque de sortir de ses schémas, de son confort, du ronronnement de l'entre-soi. Le premier mouvement de cette dynamique est tout sauf confortable, parce qu'il dérange et remet en cause des points que l'on croyait acquis. Mais il permet, d'une part, de grandir dans sa foi personnelle en « la passant par l'eau et le feu » (ps 33), et d'autre part de faire un pas vers le frère et par là un acte de charité.

Cédric de La Serre

mercredi 1 juillet 2015

Arrivée à Tantur





« Toutes les extrémités de la terre penseront à l'Eternel et se tourneront vers lui; Toutes les familles des nations se prosterneront devant ta face ». Ps. 22,27

Je suis Helena Vicario, étudiante espagnole à l’Institut Protestant de Théologie de Montpellier. J’écris ces quelques premières lignes depuis Tantur, le centre d’études œcuméniques proche de Jérusalem et de Bethléem. Je suis arrivée hier pour un programme d’un mois, grâce à la bourse de l’Association pour l’unité des chrétiens. Je suis très heureuse de pouvoir découvrir in situ des lieux qui ont longtemps résonné dans mon cœur lorsque je lisais les Ecritures : Jérusalem, Galilée, Jéricho, Bethleem… 

Je vous invite à suivre sur ce blog mon parcours, nos parcours, sur les pas de Celui qui donne sens à notre vie, qui a habité et traversé ces lieux, et qui nous appelle où que nous soyons.


Avant d’arriver à Tantur, je suis restée une semaine à Jérusalem, dans une auberge de jeunesse située dans la vieille ville. J’ai pu avoir un avant-gout de la complexité de cette terre qui est une mosaïque de cultures et de religions. 

On peut penser Jérusalem d’abord comme une ville divisée en quatre quartiers : juif, musulman, chrétien et arménien. On se rend portant compte dès les premiers jours que la réalité est encore plus complexe et que chaque quartier abrite des origines, des cultures, des univers différents. Ainsi, dans le quartier juif habitent des juifs d’origine aussi variée que l’Afrique du Nord, l’Europe de l’Est, l’Amérique du Sud… Il suffit de voir la variété des restaurants dans les rues pour comprendre que toutes les parties du monde s’y sont donné rendez-vous.

Cette complexité se retrouve dans le quartier chrétien, avec les différentes dénominations ecclésiales, et dans le quartier musulman aussi, où des musulmans de tous les pays venus en pèlerinage côtoient les habitants. Des prières en différentes langues, de différentes religions s’élèvent sans cesse à Jérusalem. On peut entendre le même jour se succéder le son des cloches, l’appel du muezzin et le son signalant le début ou la fin du sabbat…

Reste, gravée dans mon cœur, l’hospitalité de cette famille musulmane qui m’a invitée au repas du soir marquant la fin du jeune quotidien pratiqué pendant le Ramadan, la générosité de cette famille juive avec qui j’ai passé le shabbat, et partout l’écho d’un désir brûlant de paix.

Pour finir un poème, écrit à la suite de l’expérience inoubliable et désolante que constitue la traversée du mur de séparation par le check point, afin de se rendre à Bethléem.


Check Point

Parfois Seigneur il n’y a que ta Croix. Les mots sont de trop ou peut-être simplement trop lourds pour soulever la peine d’un peuple courbé. Parfois Seigneur il n’y a que toi sur le chemin du Golgotha, te vidant de toi-même pour abriter le monde. Parfois Seigneur dans ce peuple qui se presse de toutes parts comme un fleuve de vie que rien ne peut tarir, il y a ta présence qui encourage le pauvre et prend part au silence de ceux qu’on veut faire taire.