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dimanche 19 juillet 2015

A Césarée de Philippe...

... il est interdit de marcher sur l'eau!
Aucun écrit n'indique que Jésus entra à l'intérieur de ce sanctuaire. Cependant c'est dans les environs de la ville qu'a eu lieu la reconnaissance de Pierre envers Jésus comme Messie.
 (cf. Mt 16,13-20; Mc 8, 27-30)
Cédric de La Serre

dimanche 12 juillet 2015

"Le disciple n'est pas au-dessus de son maître..." (Mt 10,24)



            Pour ce soir, je viens partager mes dernières expériences qui peuvent se résumer avec cette parole de Jésus lui-même, lorsqu'il annonce les persécutions auxquelles les disciples et l'Eglise auront à faire face : "Le disciple n'est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. Au disciple, il suffit d'être comme son maître et au serviteur d'être comme son seigneur." (Mt 10,24-25a). Pas de panique, je n'ai pas été lynché sur la place publique mais, sur cette Terre Sainte, le Seigneur m'a permis de vivre à une moindre mesure ce que lui-même a pu vivre. 
Entrée de l'église de la Nativité
         Je vais surtout parler de mon après-midi à Béthléem… Voulant prendre du temps pour prier dans l'église de la Nativité, près du lieu où la naissance de Jésus a été fixée, je me rends à pied dans cette ville où de nombreux musulmans sortaient des mosquées et essayaient de passer le checkpoint. De nombreux policiers étaient présents. J'arrive à l'église de Nativité qui était quasi vide, ce qui était assez surprenant. Toutes les conditions étaient favorables pour que je puisse prendre du temps pour prier. Je demande au moine orthodoxe présent si je pouvais rester un temps, ce à quoi il m'a répondu : "non", sans rien d'autre. "[Marie] accoucha de son premier-né, l'emmaillota et le déposa dans une mangeoire parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la salle d'hôtes" (Lc 2,7). Aujourd'hui, même si le lieu est vide, ce sont les pèlerins qui sont invités à passer rapidement et à trouver d'autres lieux pour prendre le temps de prier. Le Seigneur est bon car j'ai pu trouver une petite chapelle tout à fait calme…
              En guise de transition, une image de Jésus nouveau-né, Marie et Joseph ne pouvant aller se faire recenser à Jérusalem, bloqué par le mur de division entre Bethléem et Jérusalem.


            De retour, je voulais passer le checkpoint comme les Palestiniens le font chaque jour. Qu'est-ce qu'un checkpoint ? Bethléem est une ville peuplée par des palestiniens, en majorité musulmans. Pour rejoindre Jérusalem, territoire israélien, ils doivent passer par des points de contrôles à la fois pour voir s'ils ont les permissions nécessaires pour passer le mur (double contrôle) et contrôler le contenu de leurs sacs, tout cela pour des raisons de sécurité. Nous étions une soixantaine à passer le checkpoint 300 tassés pour essayer de passer le premier portique où une jeune soldate (18 ans) prenait le temps pour contrôler les documents. Les esprits s'échauffaient : des enfants pleuraient, des femmes criaient, des hommes étaient à deux doigts de se battre. Pour essayer de calmer les esprits, la jeune femme bloquait le portique dès que des cris se faisaient entendre, c'est-à-dire toutes les trente secondes. Je retiendrai le regard de ces hommes, ces femmes, ces enfants, à la fois agacé et résolu de passer ce checkpoint, à la fois surpris de voir un étranger passer avec eux (par curiosité… ont-ils pu penser…) et bienveillant. Je me suis en effet retrouvé rapidement devant tout le monde, me laissant passer petit à petit très discrètement. Le nombre de personnes refoulées était important et le deuxième contrôle voyait à nouveau des personnes refusées de passer. "En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits, qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." (Mt 25,40)

Lorsqu'on est en séjour ou en pèlerinage en Terre Sainte, on cherche à voir les lieux où Jésus est passé pour appréhender d'une manière différente notre lecture des évangiles et de la Bible en général. Pouvoir vivre un peu ce que lui a vécu (naissance et rejet par ses frères) est une expérience inattendue mais riche. Merci Seigneur pour tout ce que tu nous permets de vivre et qui renforce notre foi, notre sens du prochain et de l'amour de tous.
Pour terminer, voici une photo de Notre-Dame qui fait tomber les murs, icône peinte sur le mur entre Bethléem et Jérusalem, non loin du checkpoint 300, en face du monastère de l'Emmanuel. Sur cette icône, Marie pleure de voir ses enfants se diviser. Vierge Marie, viens abattre les murs de nos cœurs pour bâtir ensemble la paix et l'unité.
                                                                        
          Je termine avec cette petite phrase de Mgr Lustiger, dans le jardin qui lui est dédié au monastère d'Abu-Gosh où nous étions ce matin. La Terre Sainte compte sur nos prières. 





                                                                                                                                Nicolas

mercredi 8 juillet 2015

Un peu d'étymologie

 Eglise de la nativité - Bethléem

Saviez vous qu'en hébreu le mot étable veut aussi dire cave? A l'époque pour éviter le froid et que l'on se fasse piller ses bêtes, on les faisaient descendre dans des sortes de grottes. Le gardien plaçait le bétail au fond; lui et sa famille vivaient devant pour récupérer la chaleur et protéger les bêtes.
Quand on parle de l'étable de Bethléem, il s'agit donc plus certainement d'une grotte que d'une bâtisse en bois comme on l'imagine aujourd'hui en occident. Intéressant non?

Karine.

mardi 7 juillet 2015

Au pied du mur... une histoire d'échelle...


Une petite photo comique ou pas… pour montrer la complexité des relations entre les diverses religions chrétiennes dans les lieux saints (Bethléem, le Saint Sépulcre à Jérusalem). Voici une échelle au-dessus de l'entrée de l'église du Saint Sépulcre.

Rien de très extraordinaire allez-vous me dire, si ce n'est qu'elle est là depuis au moins 1757, les différentes confessions en charge du lieu n'arrivant pas à se mettre d'accord sur qui doit l'enlever… Cette échelle est apparemment en cèdre du Liban, ce qui peut expliquer sa longévité… J'y vois un clin d'œil du Seigneur pour nous rappeler que les divisions sont bel et bien là et qu'elles prennent une dimension démesurée, si ce n'est ridicule, dans un lieu où nous pourrions rendre gloire à Dieu d'une seule voix, d'avoir détruit la mort et de nous avoir introduit dans la Vie éternelle !
                                                                                              Nicolas

PS : Je ne peux m'empêcher de vous faire part du chant que je suis en train d'écouter : https://www.youtube.com/watch?v=jXxoHpATtwI .

Jusqu'aux extrémités de la Terre...



Un séjour en Terre Sainte, même si nous ne nous en rendons pas compte immédiatement, renouvelle profondément notre lecture de la Bible. La Parole que nous entendons retentit alors dans des lieux, des espaces qui ne dépendent plus de notre imagination mais cette Parole résonne de manière différente dans un lieu concret et dans notre chair. Je vais essayer de donner un exemple.
Hier, nous étions sur le Mont des Oliviers. Au sommet, se situe la chapelle de l'Ascension (Ac 1), où se situe maintenant une mosquée mais où la chapelle reste accessible moyennant quelques shekels. Rien de très exceptionnel dans cette chapelle si ce n'est le calme, calme régnant sur tout le Mont des Oliviers, ce qui peut expliquer pourquoi Jésus aimait y venir, loin du tumulte de Jérusalem. Ce qui m'a frappé est qu'elle se situe au sommet du Mont et que, faisant abstraction des bâtiments existant aujourd'hui, on voit véritablement tous les alentours. Les apôtres ont vu les territoires où Jésus leur demandait d'être témoin : "à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre" (Ac 1,8). Quel vertige ! 


Juste à côté se trouve l'église du Pater noster, où nous pouvons lire dans de très nombreuses langues cette magnifique prière que Jésus nous a laissée, signe que l'œuvre des apôtres et de nos églises a atteint les extrémités de la terre et qu'elle est bel et bien une œuvre de Dieu (Ac 5,34-39) :
"Un homme se leva dans le Sanhédrin: c’était un Pharisien du nom de Gamaliel, un docteur de la Loi estimé de tout le peuple. Il ordonna de faire sortir un instant les prévenus, puis il déclara: "Israélites, prenez bien garde à ce que vous allez faire dans le cas de ces gens. Ces derniers temps, on a vu surgir Theudas: il prétendait être quelqu’un et avait rallié environ quatre cents hommes; lui-même a été tué, tous ceux qui l’avaient suivi se sont débandés, et il n’en est rien resté. On a vu surgir ensuite Judas le Galiléen, à l’époque du recensement: il avait soulevé du monde à sa suite; lui aussi a péri, et tous ceux qui l’avaient suivi se sont dispersés. Alors, je vous le dis, ne vous occupez donc plus de ces gens et laissez-les aller! Si c’est des hommes en effet que vient leur résolution ou leur entreprise, elle disparaîtra d’elle-même ; si c’est de Dieu, vous ne pourrez pas les faire disparaître. N’allez pas risquer de vous trouver en guerre avec Dieu!"

Cette expérience m'a profondément marqué. Et moi, suis-je témoin des merveilles que le Christ fait dans ma vie aux périphéries (cf. le pape François) ? Oh, sans aller bien loin, dans ma familles ? Mes amis proches qui ne croient pas ? Le Christ a promis l'Esprit Saint à ses apôtres, je l'ai reçu en abondance… Est-ce que je me laisse guider suffisamment par lui ou plutôt est-ce que je sais être à son écoute ou est-ce que je n'entend que ce qui m'arrange et qui me rassure ?
                                                                                              Nicolas

"Rabbi Jacob, il va danser"


Aujourd'hui nous avons eu une magnifique visite des quartiers chrétien puis juif de la vieille ville de Jérusalem, par une guide tout à fait passionnante. Je laisse aux autres mousquetaires l'analyse de ce qu'ils ont vécu et vous propose seulement une joyeuse petite vidéo du dernier moment de notre visite au mur occidental du temple. 
Cédric de La Serre

samedi 4 juillet 2015

Se déplacer pour rencontrer



Il y a au quotidien des petites choses qui nous font sourire, lever les yeux au ciel ou qui nous agace... C'est la même chose ici comme en France. Ce soir j'ai eu envie de vous parler de ces personnes que l'on a croisé et qui sans aucun échange ont embelli ma journée, l'instant ou l'endroit où l'on se trouvait. 


Une des chose qui me frappe le plus ici, c'est cette diversité et cette cohabitation qui semble presque "idéale", j'entends par là qu'il est difficile de prime abord de distinguer un juif (à mois qu'il soit orthodoxe), d'un musulman, d'un chrétien. Je suis marquée par les attentions que les gens ont pu avoir à notre égard comme cette femme regardant passer notre bus dans Jérusalem et nous a fait un signe de la main ou encore ce musulman qui m'a tendu une crêpe palestinienne en me souhaitant la bienvenue. Aussi, cette petite fille au moment de la bénédiction avant le repas a assemblé ses mains en prière et s'est concentré de tout son petit corps pour ce moment qui lui semblait si important. 


C'est une réflexion que je me fais souvent. Bien souvent nous sommes tourné sur nous même et nous ne prenons pas le temps de découvrir les gens qui sont autour de nous. Nous ne pensons pas à nous attarder sur les personnes que nous croisons, nous les regardons à peine et nous les oublions aussi vite... Alors qu'au fond, il ne faut pas forcément rentrer dans une longue conversation avec eux pour les rencontrer. 

Finalement c'est ce qui me marque le plus ici, me déplacer pour rencontrer de nouvelles personnes, de nouveaux visages et être déplacée encore un peu plus pour commencer à voir le monde différemment. N'est ce pas ce que Jésus a fait lui-même lorsqu'il traversait tout le pays pour proclamer que le Royaume s'était approché? Il a lui même opéré ce déplacement et rencontré des gens, il s'est attardé sur ceux que l'on ne regarde plus et les a aimé. 

J'ai été très peu marquée par les lieux que l'on a visité, je trouve ça important et beau de pouvoir venir là où Jésus est né, là où les anges sont apparus etc mais au fond ce qu'il me semble encore plus important ici, c'est de comprendre à quel point Jésus ne se réduit pas à un lieu dans un temps donné. Mais plutôt de comprendre comment ce qu'il a fait ici il y a longtemps peut me rejoindre aujourd'hui et comment en essayant d'agir comme lui, je rends témoignage à mon tour du royaume qui s'est approché.

Karine.

De pauvres bergers...



Aujourd'hui, visite de Bethléem. La lecture de l'office du milieu du jour est dans la droite ligne de ce que j'ai pu observer et vivre : "Tous les peuples de la terre sauront que le Seigneur est Dieu et qu'il n'y en a pas d'autre. Alors votre cœur sera tout entier au Seigneur notre Dieu, observant ses lois et gardant ses commandements" (1R 8,60-61).
 Nous avons commencé par la visite du champ des bergers où les anges se sont manifestés pour annoncer la naissance du Sauveur (Lc 2) puis avons continué par l'église de la Nativité en pleine restauration. Mon sentiment à la sortie est double.
Le premier est que vraiment tous les peuples de la terre sont là : bien sûr notre groupe venant de pays très différents (Nouvelle Zélande, Etats-Unis, Canada, Chili, France) mais aussi tous les groupes venant dans l'église de la Nativité : Ethiopie, Inde, une femme voilée… Oui, tous les peuples sont venus adorer Jésus, Dieu fait homme, qui a pris la condition de serviteur et qui s'est abaissé (Ph 2). La foi de ces hommes et de ces femmes qui viennent se prosterner est saisissante et nous entraine automatiquement dans ce même sentiment d'adoration.
Le second est d'avoir pu vivre ce que Jésus, Marie et Joseph ont pu vivre… A l'époque, les étables étaient des caves et non des bâtiments. La sainte Famille devait être entourée par de nombreux animaux avec une chaleur impressionnante, très peu de place. Les pèlerins dans ce lieu tout petit (qui est bel et bien une cave) sont nombreux et on se bouscule, on se frôle, on se gêne. La seule bouffée de fraicheur est en se prosternant sur le lieu présumé de la naissance de Jésus, et encore… le garde nous demande de nous dépêcher. Le Peuple de Dieu est là, son cœur bat à l'unisson de l'Amour de Dieu et il attend des bergers pour le guider et le servir, des pasteurs sachant se laisser guider par Dieu lui-même et qui ont l'odeur du troupeau comme le demande le pape François. La bouffée de fraîcheur est brève mais remplie d'Esprit Saint pour continuer à nous aider à cheminer avec nos pauvretés.

                                                                                                                      Nicolas